Les manuscrits du Kolbrin

 

 

Depuis un temps incalculable, un effort constant est mis à supprimer notre histoire ancienne pour ne laisser que des histoires respectant le dogme. Le Kolbrin est le meilleur exemple de cet effort, au point où il fut classé à un moment comme hérésie, indicatif de sa valeur réelle.

Le Kolbrin est une collection de manuscrits nous provenant de la plus ancienne histoire de la terre.

À partir de recherches combinées, les origines du Kolbrin peuvent être retracées à une large collection de manuscrits ayant été réchappés de l’incendie criminelle du Glastonbury Abbey aux environ de l’an 1184 et qui visait spécifiquement à détruire ces manuscrits, à une époque de l’histoire ou beaucoup de monastères étaient supprimés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au fil du temps et des croyances, ils furent considérés comme une hérésie et furent aussi retranscrits sur des tablettes de bronze par les druides religieux du moment. Puisqu’ils étaient crus détruits par le feu, ils purent être conservés dans le secret.

Depuis la plupart des textes originaux furent perdus ou détruits par le passage du temps, par l’environnement ou par erreur humaine. Chacun des propriétaires prit des soins extrêmes à préserver ce qui resta et remplir les manques par les bonnes connaissances de façon à préserver la signification originale. Au début du 14ième siècle, les leaders d’une petite communauté écossaise prirent les mesures nécessaires pour assurer la survie de ce livre qui était dit avoir une relation avec Jésus historiquement identifié comme Joseph d’Arimathea.

 

Le Kolbrin fut ensuite connu comme le livre de Bronze de Bretagne et le contenu du Coelbook (autre manuscrit ancien) fut par la suite incorporé dans les versions modernes.

 

Par pure inconscience ou non, les quelques copies existantes furent jetées comme vidanges autour de la Deuxième Guerre mondiale et récupérées par un sursaut de la destiné avant que des dommages irrémédiables ne soient occasionnés.

 

Le propriétaire actuel des droits du manuscrit est la fondation Culdian.

L’irritation occasionnée par les manuscrits du Kolbrin ne provenait pas tant de la qualité que de la quantité. Ces textes divulguaient beaucoup plus de détails que la doctrine officielle ne le permettait. De plus, certains mots, comme catastrophe, céleste, prenaient dans ces textes une tournure beaucoup trop terre-à-terre, une tournure ou les idoles et les prêtres n’avaient plus leur place.

Si l’on considère l’énergie et l’intelligence nécessaire à réaliser une telle suppression de l’histoire, cette pièce devient clef dans la compréhension du Destructeur.

 

Un texte d’une densité et d’une finesse peu commune, un quasi-reportage journalistique qui nous parvient en direct, sur des évènements s’étant produits il y a 5000 ans.

 

 

 

Pierre De Châtillon      18 août 2005

 

 

Manuscrit Kolbrin

 

Dédicace

 

Cette oeuvre est dédiée aux hommes et aux femmes qui servent leurs Dieux avec la bonté dans le cœur, à la promotion de l’amour véritable et à la consolidation des familles à travers le resserrement de l’éthique familiale et des valeurs morales traditionnelles. À la poursuite de toute chose qui conduit à une amélioration des individus et à l’avancement de l’humanité. Au rehaussement de la bonne volonté inhérente à la race humaine et à la préservation de toutes les grandes réalisations du passé qui continuent à desservir la Cause du Bien.

 

Le Destructeur

Alors, avec la brunante, les hommes eurent une vision fantastique. Juste là, planant sur un énorme nuage noir tournoyant, vint le Destructeur nouvellement relâché des confins de l’espace céleste et qui démontre sa rage dans les cieux, puisque c’était le jour du Jugement. La bête, avec son énorme bouche ouverte à cracher du feu, des pierres fumantes et de la fumée toxique. Le nuage couvrit le ciel entier, l’endroit où le ciel et la terre se rencontre à l’horizon ne pouvait plus être aperçu. Durant cette soirée, les étoiles se mirent à glisser doucement dans le ciel et changèrent de position, alors les inondations se produisirent.

Le barrage qui retenait les eaux dans les cieux fut ouvert et les fondations de la Terre furent brisées. Les eaux des mers environnantes se répandirent sur la terre et allèrent se briser sur les montagnes. Les réserves de vent arrachèrent furieusement les liens qui les retenaient afin que les tempêtes et tornades puissent être lâchées contre la terre.

À travers les eaux bouillonnantes et les vents hurlants, tous les bâtiments furent détruits, les arbres furent arrachés et les montagnes écrasées. Il y eut un moment de grande chaleur et ensuite vint le froid mordant. Les vagues sur la mer ne montaient pas ou descendaient, elles glissaient et formaient des tourbillons. Un son effrayant provenait d’en haut.

Les piliers retenant le ciel s’étaient brisés et tout tombait sur la terre. La voûte du ciel fut crevée et déchirée, toute la création était en état de chaos. Les étoiles n’occupaient plus d’endroit fixe dans le ciel et ceci apporta beaucoup de confusion. Une révolte se passait en haut, un nouveau maître y était apparu et balayait majestueusement le ciel.

Ceux qui n’avaient pas travaillé à la construction du grand vaisseau et ceux qui s’étaient moqués des constructeurs se retrouvèrent face à la vérité et ne purent éviter de faire face à leur mensonge plus longtemps. Ils grimpèrent sur le vaisseau en frappant de leurs mains; ils ragèrent et tentaient de plaider leurs causes, mais ils ne leurs fut pas permis d’entrer à l’intérieur, ni plus qu’ils ne purent briser le bois et entrer d’eux-mêmes. Et comme le grand bateau fut lancé à la mer, il roula avec les vagues et ils furent balayés.

Il n’y avait rien pour se retenir. Le bateau fut soulevé par des vagues puissantes et lancées à travers les débris, mais il n’alla pas s’écraser contre la montagne en raison de l’endroit ou il fut construit. Tous ceux qui ne furent pas sauvés par le bateau furent engloutis dans la brume de la confusion qui rageait, leurs faiblesses et leurs corruptions purgées de la face de la Terre.

Les eaux balayèrent les sommets de montagnes et remplirent les vallées. Elles ne s’élevèrent pas comme l’eau versée dans un bol, mais dans un grand torrent. Quand le tumulte s’apaisa et que les eaux se calmèrent, il n’y avait pas plus de 3 cubits d’eau au dessus du sol.

Le Destructeur poursuivit son chemin à la vitesse des cieux et le grand déluge demeura durant 7 jours, diminuant jour après jour, l’eau retournant à sa place. Alors, le calme revint et le grand bateau glissait à travers l’écume brune et les débris de toutes sortes.

Après plusieurs jours, le grand navire s’échoua à Kardo, dans les montagnes d’Ashtar, tout près de Nishim, la Terre de Dieu.

 

 

 

En haut sont les eaux du Ciel et dessous les eaux de la Région noire, mais ce ne sont pas deux eaux différentes, elles ne font qu’une seule. Il y a le feu d’en haut et le feu d’en bas, mais ce ne sont pas deux feux différents, ils sont semblables. La Dame des dames est habillée de ses ornements irradiants, quand ils s’estompent alors le grand procès débute. Ses pas ne louvoient pas, sa démarche est droite, mais prenez garde lorsqu’elle louvoie et devient inconsistante.

Grande Maîtresse des Étoiles, laisse-nous dans la paix, par peur de la révélation de vos cornes. Demeurez toujours constante comme une bonne femme au Seigneur du Jour. Lorsque les femmes seront comme les hommes et les hommes inconsistants comme une femme, l’heure de la grande Dame approche. Lorsque les hommes et les femmes ne seront plus différents, l'annonce ardente apparaîtra dans la noirceur de la voûte céleste.

L’homme active sa perceuse avec sa main et il est le maître du feu, mais le jour arrive où le feu sautillera à l’extérieur du cœur de la pierre et le consumera. L’homme lit le grand livre des maîtres du temple caché. Ils meurent et le prennent avec eux, mais il n’y a pas de pouvoir dans ces mots et qui à part nous, les illuminés, connaissent les significations sacrées ? Ce n’est pas pour ces morts dans la terre qui n’avance nulle part, mais pour ceux qui meurent et demeurent avec nous.

 

 

 

Le Destructeur – section 1 – du Grand Manuscrit

Les hommes ont oublié les jours du Destructeur. Seuls les sages savent où il s’en est allé et quand il reviendra, au moment prévu.

Dans les jours de colère, il rage sans pareil à travers le ciel. Un énorme nuage de fumée enveloppé d’une forte luminosité aux limites indiscernables tourbillonnant dans le ciel. Sa bouche était un abysse gigantesque qui vomissait flammes fumées et braises.

Quand le moment est arrivé, certaines forces mises en œuvre par les étoiles du firmament, s’activent. Leurs façons d’agir changent, elles bougent ou s’arrêtent de façon imprévisible, il n’y a plus de constance. C’est à ce moment que la grande lumière rougeoyante apparaît dans le ciel.

Quand le sang dégouttera sur la Terre, le Destructeur apparaîtra et les volcans s’ouvriront et lanceront feux et cendres. Les arbres seront détruits et toutes les choses vivantes engouffrées. L’eau sera avalée par la terre et la mer bouillera. Les cieux rougiront brillamment, il y aura une teinte de cuivre sur la surface de la Terre suivi d’un jour de noirceur. Une nouvelle lune apparaîtra, se brisera et tombera.

Les gens erreront dans la folie. Ils entendront les trompettes et le cri de guerre du Destructeur et chercheront refuge dans les repaires de la Terre. La terreur grugera leurs cœurs et leur courage s’échappera d’eux comme l’eau d’un pichet brisé. Ils seront chauffés par les flammes de la colère et consommés par le souffle du Destructeur.

Ces jours de colère céleste sont maintenant terminés et ils reviendront encore. Le moment de leurs venues et départ est connu du sage. Ceci sont les signes du temps qui doivent précéder le retour du Destructeur. Cent dix générations doivent passer dans l’Ouest et les nations naîtront et tomberont. L’homme volera dans les airs comme un oiseau et nagera dans les mers comme un poisson. Les hommes parleront de paix les uns avec les autres, hypocrisie et tromperie auront leur moment. Les femmes seront comme les hommes et les hommes seront comme les femmes, la passion sera le jouet des hommes.

Une nation de langues viles doit venir et aller, leur langue sera le langage appris. Une nation d’hommes de loi conduira la terre et finira à rien. Une religion s’étendra dans les quatre quartiers de la Terre parlant de paix et amenant la guerre. Une nation des mers sera plus grande que toute autre, mais sera une pomme au cœur pourri et ne survivra pas. Une nation de commerçant détruira les hommes avec ses merveilles et aura aussi son jour. Alors, le haut luttera avec le bas, le nord avec le sud, l’est avec l’ouest, la lumière avec l’obscurité. L’homme sera divisé par les races et des enfants naîtront, tels des étrangers entre eux. Le frère se battra contre son frère et le mari avec sa femme. Les pères n’instruiront plus leurs enfants et les enfants seront errants. Les femmes deviendront propriété commune des hommes, sans plus de respect.

Alors, les hommes seront malades facilement dans leurs cœurs, remplis de doute et d’incertitude les poussant à la recherche de réponse. Ils posséderont de grandes richesses, mais seront pauvres dans leur esprit. Le ciel tremblera et la terre bougera et l’homme tremblera de frayeur et pendant que la terreur marchera avec lui, les signes avertissant de la venue prochaine de la fin lui apparaîtront. Ils arriveront doucement, comme des voleurs de tombes, les hommes ne les reconnaîtront pas pour ce qu’elles sont et l’homme sera déçu, l’heure du Destructeur sera sous la main.

Ce jour-là, les hommes auront le Grand Livre devant eux et la connaissance sera révélée, les choisis seront rassemblés, c’est l’heure du jugement. Les sans peur et les hommes au cœur de malte survivront et ne seront pas détruit.

Grand Dieu de Tous les Âges, commun à tout et qui définit les épreuves de l’homme, ait pitié de tes enfants dans ces jours de sort malheureux. L’homme doit souffrir pour être grand, mais n’accélère pas son développement indûment. Durant cette période de vannage, ne soit pas trop dur sur les moindres parmi les hommes. Même le fils d’un voleur est aujourd’hui devenu votre scribe.

Le Destructeur - Grand Manuscrit

O sentinelles de l’univers qui surveillent pour le Destructeur, combien de temps votre vigile durera t’elle ? O homme mortel qui attend sans comprendre, où vous cacherez vous dans la grande crainte des jours du jugement, quand les cieux seront déchirés, dans ces jours ou les cheveux des enfants tourneront au gris?

Ceci sera ce que vous verrez, ceci sera la terreur que vos yeux verront, ceci est la forme de destruction qui vous sautera dessus. Il y aura la grande masse de feu avec les têtes brillantes et leurs bouches et leurs yeux toujours changeants. De terrible dent aperçue dans des bouches informes et une effrayante bedaine noire rougie du feu intérieur. Même l’homme au cœur de Malte le plus solide tremblera et ses boyaux se relâcheront, car ceci n’est pas compréhensible par l’homme.

Il y aura une immense forme à travers le ciel enveloppant la terre, brûlant avec plusieurs teintes à l’intérieur de bouches grandes ouvertes. Ceci va descendre pour balayer la surface de la terre engouffrant tout dans une mâchoire hargneuse contre laquelle les plus grands guerriers ne seront pas de taille. Les crocs s’abattront avec toute la terreur qu’inspirent les choses faites de glace. De grands rochers tomberont sur les hommes les écrasants dans un nuage de poudre rouge.

Alors que les grandes étendues d’eau salée se précipitent en rugissant vers l’intérieur des terres, même les héros parmi les mortels seront frappés de folie. Comme les mouches qui volent à toute vitesse pour échapper au sort de la flamme brûlante, ces hommes se dirigeront vers leur propre destruction. Les flammes précéderont en dévorant tous les travaux des hommes, les eaux qui suivront achèveront de nettoyer ce qui reste. La brume de la mort descendra doucement, comme un voile gris sur les terres nettoyées. L’homme pleurera dans son malheur. « O qu’importe l’être qui est là-haut, sauve-nous de cette forme de terreur, sauve-nous de cette brume de la mort. »

Chapitre cinq - Le Destructeur - du manuscrit d’Adepha

En Égypte, l’arrivée de ce Destructeur de malheur était visible partout. En couleur il brillait ardemment et son apparence était instable et changeante. Il tournoyait sur lui-même formant un enroulement, comme les bulles d’air tourbillonnantes qui remontaient dans un bain public, tous les hommes admettaient que c’était la vision la plus effrayante qu’ils n’aient eue de leurs vies. Ce n’était pas une grande comète ou une étoile instable, mais plus un corps de flammes ardentes.

Ses mouvements en haut dans le ciel étaient lents et en bas ils tourbillonnaient comme de la fumée et demeuraient près du soleil qu’ils cachaient. Un rouge sanglant qui se modifia tout au long de sa course, causant la mort et la destruction partout du début à la fin. Il balaya la terre avec une pluie de cendres grises et occasionna plusieurs maladies et autres démons. Il mangeait la chair des hommes et des bêtes jusqu’à ce qu’ils deviennent couverts de plaies.

La Terre était troublée, les côtes et les montagnes avaient bougé. Cintré par un ciel empli de fumée noire, un grand cri parvint aux oreilles des hommes apportés par les ailes du vent. C’était les pleurs du Seigneur noir, le maître de l’effroi. D’épais nuages de fumées ardentes passèrent devant eux avec une pluie affreuse de pierres chaudes et de charbons fumants. Le tonnerre du jugement retentit distinctement dans les cieux en lançant de brillants éclairs. La direction du flot des rivières se retourna sur eux-mêmes lorsque la terre pencha et les grands arbres furent cassés comme des brindilles. Alors, un son fort comme 10,000 trompettes se fit entendre par-dessus tout,  et devant son haleine brûlante les flammes s’allumèrent. La totalité de la terre bougea et les montagnes fondirent. Le ciel lui-même rugit comme 10,000 lions à l’agonie et des flèches de sang lumineuses traversaient sa face. La terre se gonfla vers le haut comme un pain dans le four.

Voici l’aspect du mal appelé le Destructeur lorsqu’il apparut dans ces jours lointains. Ceci est décrit dans les vieux manuscrits dont peu subsiste. Il y était dit que lorsque le Destructeur apparaissait dans le ciel en haut, la terre s’ouvrait par la chaleur, comme une noix rôtie sur le feu. Alors, les flammes surgissent des surfaces devenant immédiatement couleur de braise ardente. L’humidité à travers les terres est entièrement asséchée, les champs se consument en flammes et tous les arbres deviennent des cendres blanches.

Le mal est comme une balle de flamme qui tourne en dispersant sa progéniture de feu dans son sillage. Il couvre approximativement le cinquième du ciel et envoie des doigts de lumière tels des serpents jusqu’au sol.

Devant lui, le ciel apparaît effrayé et brisé. Le milieu du jour n’est pas plus brillant que la nuit, qui elle engendre des choses terrifiantes. Ceci est dit dans les anciens records du Destructeur, lisez-les avec un cœur solennel, sachant que ces choses reviendront au moment prévu. Il serait fou de les regarder disparaître dans rien y faire. Aujourd’hui l‘homme dit : « Ces choses ne sont pas destinées à des hommes de notre époque. » Ainsi soit-il si telle est la volonté de notre grand Dieu. Mais venez, le jour viendra sûrement et en accord avec sa nature, l’homme ne sera pas préparé.

 

Chapitre 6 Les jours obscurs.

Les jours obscurs débutèrent avec la dernière visite du Destructeur et furent prédits par d’étranges présages dans le ciel.  Tous les hommes étaient silencieux et avaient le visage livide.

Les leaders d’esclaves qui avaient construit la cité à la gloire de Thom ne laissaient aucun répit et aucun homme n’osait lever la main contre eux. Ils avaient prédit de grands évènements desquels les gens étaient ignorants et les même les prêtres n’en savaient rien.

Ces jours furent d’un calme ennuyant, les gens attendaient sans savoir trop quoi. Le poids d’un mauvais sort se faisait sentir et frappait le cœur des hommes. On entendait plus de rire, que les pleurs et gémissements qui retentissaient dans les terres. Même les voix des enfants n’avaient plus d’émotions, ils ne jouaient plus ensemble et demeuraient silencieux. Les esclaves devenaient de plus en plus arrogants et insolents. Les femmes se donnaient à qui voulaient.

La peur marchait sur la terre et les femmes s’emplirent de terreur lorsqu’elles réalisèrent qu’elles ne pouvaient plus concevoir et même que celles qui étaient enceintes avortèrent. Les hommes se renfermèrent sur eux-mêmes.

Ce calme cessa lorsque des trompettes aiguës furent entendues en provenance des cieux et que les gens devinrent aussi effrayés que des bêtes sans leurs éleveurs ou l’agneau près du lion.

Les gens parlent du Dieu des esclaves et l’insouciant dit : «  Si nous savions à quel endroit trouver ce Dieu, nous lui ferions un sacrifice », mais le Dieu des esclaves n’était pas parmi eux. Il ne serait pas retrouvé dans les marécages ou les carrières. Ses manifestations sont dans les cieux afin que tous puissent les voir, mais les hommes ne regardent pas avec compréhension parce qu’ils sont idiots à cause de l’hypocrisie de l’homme.

Le corps des morts n’était plus sacré et était lancé dans l’eau. Ceux occupant déjà des tombes furent négligés et plusieurs devinrent exposés. Gisant ainsi sans protection contre la main des voleurs. Celui qui avait longtemps poussé la roue sous le soleil possédait maintenant lui-même des bœufs. Celui qui n’avait jamais fait pousser de blé, maintenant en possédait une pleine réserve. Celui qui se paîtrait à l’aise à travers ses enfants cherchait maintenant l’eau pour étancher sa soif.  Celui qui était auparavant étendu au soleil avec des miettes, croulait maintenant sous la nourriture.

Les vaches furent laissées sans surveillances dans des champs étrangers et les hommes ignorant les marques tuaient les bêtes ne leur appartenant pas. Plus personne ne possédait rien.

Les données publiques furent détruites et plus aucun homme ne savait qui était esclave et qui était maître. Le peuple criait au Pharaon dans leurs détresses, mais il cessa d’entendre et se mit à agir comme un sourd.

Ils y avaient ceux qui parlaient faussement devant le Pharaon avec des Dieux hostiles à l’intérieur de la terre, et le peuple pleurait leur sang pour apaiser. Mais ce ne fut pas ces prêtres étranges qui mirent la tension dans les terres au lieu de la paix, puisqu’un d’entre eux était même de la maison du pharaon et marchait à travers les gens.

La poussière et les nuages de fumée noircirent le ciel et colorèrent les eaux avec une teinte de sang. La peste était à travers les terres, les rivières étaient de sang et le sang était partout. L’eau était empoisonnée et faisaient vomir ceux qui la buvaient, cette eau était polluée.

La poussière occasionnait des plaies sur la peau des hommes et des bêtes. Dans la lueur du Destructeur, la terre était remplie de rouge. La vermine de multipliait et remplissait l’air et la surface de la terre sans autre préoccupation. Les bêtes sauvages, affligées des tourments occasionnés par les sables et les cendres, sortirent de leurs repaires sous terrain et terres perdues pour affronter l’homme. Toutes les bêtes dociles pleurnichaient et les terres étaient remplies des gémissements du bétail.

Tous les arbres furent jetés au sol et il n’était plus possible de trouver d’herbe ou de fruit. La face de la terre avait été battue et dévastée par une pluie de pierres qui écrasait tout. Ils tombaient en pluie chaude et un étrange feu suivait le sol dans leurs sillages.

Les poissons des rivières moururent de l’eau polluée, les vers, les insectes et les reptiles sortirent de la terre en quantité énorme. Des grands vents amenèrent des nuages de locustes qui recouvraient le ciel. Comme le Destructeur lui-même volait à travers le ciel, il souffla de grandes rafales de cendres sur la surface de la Terre. Et l’obscurité d’une longue nuit enveloppa la terre de son manteau noir, ce qui éteignit chaque rayon de lumière. Puisque le soleil ne donnait plus d’ombre, plus personne ne savait quand il faisait jour où quand il faisait nuit.

L’obscurité n’était pas cette obscurité claire que l’on rencontrait la nuit même sans lune, mais une obscurité épaisse qui se bloquait dans la gorge lorsqu’on essayait de respirer. L’homme haletait dans un nuage de vapeur chaude qui enveloppait toute terre et étouffait toutes les lampes et les feux. Les hommes étaient dépassés et pour la plupart croupissaient dans leurs lits. Aucun ne parlait ou ne se nourrissait, mort de désespoir. Les bateaux furent arrachés de leurs amarres et détruit dans les immenses remous. C’était le temps de la déconstruction.

La terre se retourna comme la motte de glaise sur le tour du potier. La terre entière fut remplie d’un grondement de tonnerre en provenance du Destructeur au dessus et des cris des gens autour. Ils y avaient des lamentations et des pleurs qui provenaient de tous les côtés à la fois. La terre vomissait les morts et les corps des morts furent rejetés hors de leur repos et les embaumés furent révélés à la vue de tous les hommes. Les femmes enceintes avortèrent et la semence de l’homme arrêta.

L’ouvrier laissa sa tâche non terminée, le potier abandonna son tour et le charpentier ses outils, et partirent demeurer dans les marais. Toutes les tâches étaient négligées.

Les taxes du pharaon ne purent être collectées, puisqu'il n’y avait ni blé ni orge ni poisson. Les droits du pharaon ne purent être appliqués puisque les champs et pâturages étaient détruits. Le monarque et le mendiant priaient ensemble pour que la vie en vienne à finir et que l’affreux tonnerre cesse enfin de battre leurs oreilles. La terreur était le compagnon des hommes le jour et l’horreur leur compagnon la nuit. Les hommes perdirent leurs sens du bien et devinrent méchants, ils étaient distraits et apeurés.

Durant la grande nuit du Destructeur, quand la terreur fut à son comble, il y eut une pluie de rocs et de terre soulevée tel un ventre par la douleur. Les portes, les colonnes, les murs furent consommés par le feu et les statues des Dieux furent jetées au sol et se brisèrent. Les gens qui essayaient de se sauver étaient tués par cette grêle. Ceux qui prirent refuge contre la grêle furent avalés lorsque la terre s’ouvrit.

Les maisons s’effondraient sur leurs habitants et il y avait une panique de tous les instants, mais les esclaves qui demeuraient dans des huttes près des marais survivèrent. La terre brûlait comme de la paille et le ciel se jeta sur un homme qui surveillait les toits et il en mourut.

La terre crissait sous la lancée du Destructeur et jouait de l’agonie de l’Égypte. Lorsque la terre trembla, les palais et les temples des nobles furent arrachés de leurs fondations et jetés au sol. Les nobles périrent dans la poussière de leurs ruines et toute la force de la terre s’était évaporée. Mais le seul, le premier né du pharaon, mourut avec les nobles dans le brouillard de la terreur et des pierres qui tombaient. Les enfants du prince furent jetés dans les rues et ceux qui ne le furent pas moururent sur le champ.

Il y eut neuf jours de noirceur et de troubles, pendant qu’une tempête faisait rage, comme jamais il ne fut vu avant. Lorsqu’elle fut passée, les frères enterraient leurs frères sur toute la terre. Les hommes se soulevèrent contre ceux en autorité qui s’échappèrent des cités pour se loger dans des tentes dans les terres éloignées.

L’Égypte manquait de bons hommes pour résoudre ce qui se passait. Les gens étaient rendus faibles par la peur et donnaient leur or, leur argent et autre richesse, et à leurs prêtres ils donnèrent des calices, des urnes et des ornements. Seul le Pharaon demeurait calme et fort dans la brume de la confusion. Dans leurs faiblesses et leurs désespoirs, les gens se tournèrent vers la méchanceté. Les fous paradaient dans les rues sans gêne. Les femmes montraient leurs rondeurs en vantant leurs charmes féminins. Les femmes de la haute classe étaient en chiffons et on se moquait des vertueuses.

Les esclaves épargnés par le Destructeur laissèrent la terre maudite immédiatement. Leurs multitudes se déplacèrent sous le demi-jour causé par un manteau de fine particule de poussière grise, laissant les champs brûlés et les cités détruites derrière eux.

Le feu monta haut et brûla les ennemis de l’Égypte. Il apparût du sol comme une fontaine et se répandit comme une couverture dans le ciel.

Durant sept jours, les appointés voyagèrent vers les eaux. Ils croisèrent des terres sauvages ou les collines fondaient autour d’eux. En haut, les cieux étaient torturés par les éclairs. Ils étaient poussés par la terreur, mais leurs pieds s’emmêlèrent dans les terres et ils se perdirent. Ils ne reconnaissaient plus leur chemin, il n’y avait rien de constant.

Ils tournèrent avant Noshari et arrêtèrent à Shokoth, la place des carrières. Ils passèrent les eaux de Maha et vinrent par la vallée de Pikaroth, au nord de Mara. Ils durent avancer contre le courant des eaux qui les ralentissaient et leurs cœurs étaient désespérés. La nuit était une nuit de peur et de terreur avec ce haut gémissement, ce cri provenant du ciel en haut et ces vents noirs provenant du sous-monde. Et le feu jaillit du sol. Le cœur des esclaves pulsait avec lui, car ils savaient que la colère du Pharaon les suivait et qu’il n’y avait pas de façon de s’échapper. Ils hurlaient à l’abus envers ceux qui les conduisaient, d’étranges rituels furent performé le long de cette rive durant cette nuit là. Les esclaves se chicanaient entre eux dans la violence.

Le Pharaon avait soulevé une armée pour suivre les esclaves. Après son départ, il y eut des émeutes et du désordre derrière lui, les cités étaient pillées. Les lois furent expulsées de la cour des jugements et piétinées dans les rues. Les entrepôts et greniers furent éventrés et vidés. Les routes furent inondées et aucun ne pouvait passer. Les corps gisaient de chaque côté de la rue. Le palais était éventré et les princes et autres nobles se sauvaient, ne laissant personne derrière pour diriger. La liste des nombres fut détruite, les places publiques furent envahies et les tenanciers devinrent confus.

Avec la mort et la désolation de son royaume, le Pharaon était frappé de douleur. Devant lui, il voyait de ses yeux des choses qu’il n’était pas en mesure de comprendre et il en était effrayé. Mais il se comportait bien et demeurait devant sa cour avec courage. Il souhaitait ramener les esclaves puisque les gens disaient que leurs magies étaient plus grandes que la magie de l’Égypte.

Des émissaires du pharaon vinrent parmi les esclaves sur les rives salées, mais ils furent retenus par un souffle de feu. Un grand nuage s’étendit au dessus des émissaires et obscurcit le ciel. Il n’était plus possible de voir, à l’exception des lueurs ardentes provenant des éclairs incessants du couvert nuageux.

Une tornade se souleva dans l’Est et balaya les campements. Des rafales de vent ragèrent toute la nuit et dans la pénombre rougeâtre, il y eut un mouvement de la terre, et les eaux se retirèrent des côtes et roulèrent sur elles-mêmes. Il y avait un étrange silence et les hommes, dans la pénombre s’aperçurent que les eaux s’étaient retirées laissant un passage entre les deux. La terre s’était soulevée, mais était dérangée et tremblait, la voie n’était pas droite et stable. Les eaux tout près étaient tourmentées comme l’eau versée dans un bol, seul le marais demeurait calme. De la corne du Destructeur provint un son hautement strident qui rendait les hommes sourds.

Les esclaves faisaient des sacrifices de désespoirs, leurs lamentations étaient fortes. Et juste avant la vision étrange, il y eut une hésitation, un doute et pour l’espace d’un respire, tout cessa de bouger et demeura silencieux. Et tout changea et devint cri et confusion, certains poussant vers l’avant pour entrer dans l’eau, alors que d’autres reculaient pour échapper au sol instable. Alors en exaltation leurs leaders les conduisirent à travers l’eau. Plusieurs retournèrent à l’invitation de l’émissaire derrière eux, alors que d’autres s’échappaient vers les rivages sans eau.

Tout cessa de bouger à nouveau sur la mer et la rive, mais derrière, la terre trembla et des éboulis firent de grands bruits. La colère du ciel se dirigea au loin et se tin au dessus des deux émissaires.

L’émissaire du pharaon gardait son rang, fermement résolu devant l’étrange et effrayante vision et indomptée la furie qui rageait à leurs cotés. Des visages livides éclairés sombrement par l’ardente couverture.

La furie s’arrêta et il y eut un silence, le calme s’étendit à travers la terre lorsque l’émissaire du Pharaon se tint sans mouvement dans la lueur rougeoyante. Alors avec un cri, les capitaines reculèrent et l’émissaire se souleva devant eux.

La couverture de feu qui couvrait le ciel s’était roulé dans en un nuage noir qui s’étendait. L’eau était brassée, mais ils suivirent les malfaisants jusque de l’autre côté des grands remous. Le passage était instable avec l’eau qui surgissait de partout et le sol qui bougeait. Ici dans la brume du tumulte des eaux, le Pharaon lutta contre le dernier des esclaves et l’emporta. Il y eut ensuite un grand carnage dans les sables, les marais et l’eau. Les esclaves criaient au désespoir, mais leurs cris restaient sourds. Leurs possessions furent laissées derrière eux alors qu’ils s’échappaient, le chemin était plus facile pour eux que pour ceux qui suivaient.

Le calme fut brisé par un puissant rugissement qui descendit à travers les piliers tournants de nuage de la colère du Destructeur jusque sur les hommes. Les cieux rugirent de milliers de tonnerres, les entrailles de la Terre se nouèrent et se déchirèrent dans l’agonie. Les montagnes étaient écrasées au sol. Le sol sec descendit en dessous des eaux et de grandes vagues se brisèrent sur les rives, balayant les roches de la mer.

La grande vague de roche et d’eau surprit les chariots des Égyptiens qui allaient devant les hommes à pied. Le chariot du pharaon fut lancé dans les airs comme l’aurait fait un bras puissant et fut écrasé dans le tourbillon des eaux.

Les nouvelles du désastre revirent par Rageb, fils de Thomat, qui se hâta devant les survivants terrifiés à cause de ses brûlures. Il ramena la nouvelle aux gens que les émissaires furent vaincus par l’explosion et le déluge. Le capitaine parti, les hommes forts tombés, personne ne demeurait aux commandes. Et les gens se révoltèrent à cause de toutes ces calamités qui leur tombaient dessus. Les lâches sortaient de leurs tanières pour assumer les hauts offices aux morts. Les gentils et les nobles, ayant perdu leurs protecteurs devenaient leurs proies. La plus grande partie des esclaves avaient péri devant le Pharaon.

La terre, d’aucune aide, gisait, et les envahisseurs sortirent de l’obscurité comme des charognes. Des étrangers attaquèrent l’Égypte et aucun ne se battit, la force et le courage s’en était allés.

Les envahisseurs, conduits par Alkenan, arrivaient de la Terre des Dieux d’où ils durent s’échapper suite à la colère du ciel ayant détruit leur terre. Là bas aussi, il y avait eu une infestation de reptiles et de fourmis, les signes et présages et tremblements de terre. Il y avait eu aussi beaucoup d’agitations et de désastres, de désordre et de famine, avec le grand souffle du Destructeur balayant le sol et arrêtant la respiration de l’homme.

Anturah  rassembla les restes de ses hommes de combat et des hommes de combat qui furent laissés en Égypte et s’organisa pour rencontrer les Enfants de l’Obscurité qui sortirent des montagnes de l’est par les terres sauvages et par le chemin de Yethnobis. Ils tombèrent sur la terre derrière le grand nuage gris, avant la grande obscurité et la venue des vents purifiants.

Rageb s’en alla avec le Pharaon et rencontra les envahisseurs à Herosher, mais le cœur des Égyptiens n’y était pas. Leurs esprits n’avaient plus de force et ils se sauvaient avant que la bataille ne fût perdue. Abandonné par les Dieux d’en haut et d’en bas, leur campement détruit, leurs maisons ravagées, ils étaient déjà à moitié morts.

Leurs cœurs demeuraient emplis de terreur à la mémoire de la colère céleste qui les avait frappées. Ils continuaient d’être hantés par les souvenirs de ces visions effrayantes du Destructeur et ne savaient plus ce qu’ils faisaient.

Le Pharaon ne retourna pas à sa cité. Il perdit son héritage et fut saisi par un démon pour plusieurs jours. Son épouse fut polluée et ses revenus fondirent. Les Enfants de l’Obscurité défilaient aux temples avec des bâtons et enlevaient les femmes qui ne résistaient pas. Ils mirent en esclavage tout ceux qui demeuraient, les vieux, les jeunes hommes et les garçons. Ils opprimèrent le peuple et leur délice était la mutilation et la torture.

Le pharaon abandonna ses espoirs et s’échappa dans les terres sauvages au-delà de la province au Lac. Vers le sud-ouest. Il vécut une bonne vie à travers les nomades du désert en écrivant des livres.

Le bon temps arriva encore, et même sous le joug des envahisseurs, les vaisseaux naviguaient toutes voiles dehors. L’air était purifié et le souffle du Destructeur était passé et la terre devint à nouveau florissante. La vie était renouvelée à travers toute la contrée.

Kair enseigna ces choses aux enfants de la lumière durant les jours d’obscurité, après la construction de Rambudeth, et avant la mort du Pharaon Anked.

Ceci est écrit dans cette terre et dans notre langue par Leweddar qui a choisi lui-même de le sauvegarder. Il ne fut pas revu jusqu’à des jours récents.

 

Extrait du Kolbrin, traduit avec passion par Pierre De Châtillon.